mardi 23 février 2010

Le libéralisme à gauche toute ?

Inbev, Opel, Carrefour : les noms de ces entreprises résument l’évolution du capitalisme libéral, violente, brutale et dictée par la recherche d’une maximisation des profits au détriment des travailleurs. Plus près d'Ecaussinnes, ce sont près de cent travailleurs qui sont menacés par la même logique dévastatrices Le récent crash bancaire mondial ne semble guère avoir modifié les termes de la gestion des grandes entreprises. Selon les mots de l’économiste français Michel Aglietta, nous sommes toujours dans l’ère du « capitalisme actionnarial » qui a succédé, au cours des années 1970, à une époque de « capitalisme managérial » , caractérisé par le dialogue social et un partage des bénéfices de la productivité entre les travailleurs et les détenteurs de capital. Les diminutions de cotisations sociales consenties aux entreprises n'adoucissent pas les moeurs des gestionnaires : plutôt qu'investir dans la création d'activités nouvelles et d'emplois, ils flattent la marge bénéficiaire et les cotations en bourse en diminuant encore un peu plus les "coûts sociaux", c'est-à-dire en licenciant.

Rien de neuf sous le soleil donc ? Si, car il est dès lors tout à fait remarquable qu’alors que le discours patronal se durcit ou, dans le meilleur des cas, n’évolue guère en réclamant plus de flexibilité et moins d’impôts, certains partis politiques de droite cherchent, en Europe, un positionnement plus centriste sur l’échiquier. Dans une certaine mesure, N. Sarkozy a anticipé ce mouvement en France. Ces dernières semaines en Belgique, les accents néo-libéraux n’ont pas totalement disparu du discours du MR mais sont devenus plus discrets. Du moins dans les discours officiels inspirés par R. Miller car le ton politique du site web, autre "vitrine" du parti, reste clairement droitier. L’heure n’est apparemment plus à la diabolisation du mouvement socialiste mais peut-être à l’adoption d’une orientation « humaniste ».

Une telle évolution n’a rien d’anormal, surtout en Communauté Wallonie-Bruxelles. A court terme, elle résulte vraisemblablement de l’échec de la stratégie électorale agressive adoptée aux élections régionales de juin 2009. Elle exprime aussi vraisemblablement une tentative de séduire des électeurs du cdH qui pourraient s'inquiéter de l'orientation réactionnaire impulsée au christianisme politique par Rome et le successeur du cardinal Daneels. A sa façon, Jean-Michel Javeau s'est livré à un exercice semblable. Mais ces explications ne sont pas suffisantes car la tentation d’une orientation centriste appartient également à l’histoire des partis libéraux. Si on regarde par delà nos frontières et si on remonte le temps, force est de constater que, sous la pression des événements économiques et de la gauche, des partis de droite ont pu collaborer à la mise en oeuvre de réformes du capitalisme.

L’évolution récente du MR rend-elle pour autant crédible un soutien à des réformes de structures suffisamment ambitieuses pour rétablir, en Belgique, une régulation du capitalisme et des conditions d’existence décentes pour chacun ? Il est prématuré de juger . Mais, il doit être mis en exergue et constamment rappelé que le programme socialiste se distingue fondamentalement dans la mesure où il ne constitue pas seulement un manifeste électoral séducteur mais qu’il est bien le produit d’un dialogue entre les trois composantes de la social-démocratie belge : le parti lui-même, les syndicats et les mutuelles. Plaise ensuite aux autres partis démocratiques de rejoindre les principales options défendues par les socialistes.

Si le programme du PS destiné au scrutin fédéral de 2011 n’a pas encore été finalisé, plusieurs éléments, issus de la réflexion syndicale, rendent compte du sérieux de la gauche face à la crise et de l’absence d’opportunisme électoral.

Du côté de la FGTB, l’intention est de lancer un nouveau plan pour l’emploi basé sur une intensification de la politique de réduction du temps de travail en tant qu’alternative au chômage économique. Radicalisant, la Loi Vande Lanotte-Di Rupo de 1997 et la Loi du 10 août 2001 déposée par Laurette Onkelinx, la FGTB propose non seulement d’éviter les licenciements en réduisant le volume des prestations individuelles, mais de conditionner les réductions des cotisations patronales à l’activation de telles mesures de réduction du temps de travail au sein des entreprises. La proposition de Loi, déposée en janvier 2010 par Alain Mathot et Marie Arena, de priver les entreprises qui mènent un licenciement collectif du bénéfice des intérêts notionnels participe, au moins en partie, à cette philosophie.

En outre, la FGTB propose l’instauration d’une banque d’Etat et répercute la proposition de la Confédération européenne des syndicats de financer la création de l’emploi, non seulement par une mobilisation des fonds publics, mais par le vote d’une taxe sur les opérations boursières.

Ces propositions n’épuisent pas le catalogue des mesures qui seront nécessaires pour sortir de la crise structurelle du capitalisme actuelle et la réflexion doit continuer, mais le positionnement du MR à leur égard rendra compte de la profondeur de son évolution réelle dans la direction de l’adoption d’une politique « progressiste et humaniste ».

jeudi 18 février 2010

Le PS préserve l’emploi à Ecaussinnes

Le Parti Socialiste a souvent reproché à la majorité écaussinnoise une augmentation substantielle de la masse salariale dans tous les services communaux. Cette critique a toujours été émise parce que la majorité a décidé de procéder au recrutement d’une armée mexicaine, beaucoup de chefs pour peu d’exécutants. La majorité a voulu répondre à la critique du PS en diminuant la masse salariale. Pour réaliser cette diminution, elle propose d’engager un nouveau chef et de ne pas reconduire les contrats précaires de certains exécutants. Bien entendu cette situation était totalement intolérable pour le PS. Parallèlement à la non-reconduction de ces contrats, il est à noter que le Collège propose l’engagement de sous-traitants extérieurs pour réaliser des tâches qui pourraient être faites par le service voirie de la Commune. Il y a donc bel et bien du travail pour ces ouvriers.

De plus, que de lâcheté dans le chef du Collège qui n’a pas jugé utile d’avertir le Conseil communal de la non-reconduction de deux contrats d’ouvriers travaillant dans le département des espaces verts. Le PS a donc mis ce point à l’ordre du jour du Conseil communal de ce 17 février 2010. A l’issue des votes, la réalité sociale a fort heureusement pris le dessus et les contrats ont été reconduits.

En cette période de crise libérale, j’ai toujours du mal à comprendre l’attitude d’un pouvoir public tel que la commune d’Ecaussinnes qui ne reconduirait pas les contrats d’ouvriers pour engager un chef supplémentaire. Je tiens à rappeler au collège qu’avec une structure hiérarchique qui comprend un surnombre de chefs, on ne peut que conforter l’organisation inefficace qui semble être la norme depuis trois ans !