lundi 2 mars 2009

Actions à La Poste... dans une indifférence presque totale

C’est un véritable drame social qui se joue aujourd’hui à La Poste et ce, dans l’indifférence presque totale. En effet, quelles retombées peuvent être espérées pour un mouvement de grève contré par une direction sans scrupule qui préfère engager des « livreurs » intérimaires pour la période d’arrêt de travail faisant suite au préavis des organisations syndicales ?

En 2005, la Poste danoise (Post Danmark A/S) investi quelques 150 millions d’euros dans la Poste belge, ce qui représente à peu près 25 % du capital général de cette société, parce que oui, la Poste aujourd’hui, c’est une Société anonyme dont l’État belge détient, de manière directe ou indirecte 50 % plus une action de capital, conséquence de la libéralisation du marché postal. Aujourd’hui, le capital de la Poste danoise se monte à 373 millions d’euros et les actionnaires danois, ne cherchent ni une qualité de service ni des conditions sociales meilleures pour les travailleurs de La Poste belge. Ils cherchent uniquement à faire du profit et voient là une belle occasion de renflouer leurs caisses. Mais entre-temps, ils auront exigé des fermetures de bureaux, ce qui implique la fin d’un service de proximité. Si aujourd’hui des points Poste ont été développés, rien ne garantit leur continuation, sans parler du manque de service rendu.

Aujourd’hui, face à la situation, les agents du service postal en ont marre et font savoir leur ras-le-bol en menant des actions. Mais la portée de celles-ci est contrée par une direction qui ne vise que le profit et qui préfère tuer la revendication sociale plutôt que de tenter de répondre aux inquiétudes des travailleurs ! Pourtant, ceux-ci ne demandent pas grand-chose, juste une sécurité d’emploi et dans des conditions sociales acceptables.

Aujourd’hui, la Poste compte quelque 37 526 collaborateurs pour 41 000 en 2002. La volonté affichée est de réduire à 27 000 ce chiffre d’ici 2013. Pour ce faire, il est prévu de remplacer 6 000 facteurs par des « livreurs de courrier », engagés à titre précaire et sans sécurité d’emploi. Il est impératif que tous les travailleurs qui effectueront les mêmes missions soient rémunérés de la même manière par l’instauration d’une commission paritaire unique.

Comme si cela ne suffisait pas, la troisième directive postale fait son apparition (transposition pour le 1er janvier 2011). Celle-ci prévoit notamment la suppression du secteur réservé (courrier de moins de 50 grammes) à l’opérateur historique pour financer le service universel (obligation d’avoir un point d’accès pour le dépôt des envois postaux dans chaque commune). Il faut dès lors introduire le plus rapidement possible un cadre réglementaire pour permettre de réduire la nécessité d’un financement externe du service universel qui impliquerait l’arrivée d’opérateurs privés.

La Poste doit rester un service public au service de la population. Elle doit permettre la distribution efficace du courrier à un prix démocratique par des travailleurs dont les garanties sociales leur permettraient de voir l’avenir sereinement.

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