mercredi 13 octobre 2010

La SNCB va-t-elle rester un service public ?

Le Conseil d’Administration de la SNCB prépare actuellement un nouveau plan de restructuration qui risque de mettre en péril la qualité de service public des chemins de fer. Les dispositions à l’étude ne sont effet guère réjouissantes pour les usagers, en particulier si ceux-ci comptent parmi les plus démunis et les personnes âgées.

Deux mesures ont retenu mon attention :

1. Tout d’abord, de nombreuses gares vont probablement fermer et, l’avenir nous le dira si celle d’Ecaussinnes figurera parmi les victimes. Fermer une gare permet sans doute de réaliser à court terme des économies mais a aussi trois conséquences :
● Premièrement, les services offerts aux usagers vont diminuer comme peau de chagrin. En effet, ce sont des dizaines de personnes qui ne pourront plus bénéficier des services rendus par les guichetiers. Or, ceux-ci ne se contentent pas de vendre des billets mais renseignent les voyageurs sur les horaires et les tarifs les plus avantageux. Le web, c’est pratique mais tout le monde ne dispose pas d’Internet pour consulter, en ligne, les services de la SNCB. Cette réforme va donc commencer par entretenir la fracture numérique en Belgique !
● Deuxièmement, bien que des licenciements ne soient pas encore annoncés, il est inévitable que la fermeture de gares signifie socialement au minimum le non remplacement des guichetiers actuels lorsque ceux-ci feront valoir leurs droits à la retraite.
● Enfin, on peut également s’attendre à une augmentation du prix à payer pour un billet. si on ne parvient pas à l’imprimer soi-même via Internet. L’expérience récente des nouvelles modalités de commercialisation des billets internationaux l’a montré et, en outre, l’on sait que les billets achetés au cours du voyage sont déjà majorés.

2. L’augmentation récente du prix de la Key Cards pourrait être annonciatrice des choix commerciaux de la SNCB et de la perte d’intérêt des gestionnaires de celle-ci pour la satisfaction de demandes sociales. La Key Card permettait des voyages de courtes distances à un prix attractif. et répondait notamment au besoin des personnes âgées qui profitaient du train pour aller faire leur marché dans une ville voisine ou encore à celui des demandeurs d’emploi qui devaient se rendre dans un ville proche. L’augmentation de son prix s touchera de plein fouet ces deux catégories sociales.

A travers ces mesures, la SNCB prouve qu’elle se détourne de ses missions de service public qui lui sont assignées. La faiblesse de son investissement dans le confort des navetteurs en est une autre preuve. Dans le meilleur des cas, nous sommes devenus des « clients » ; au pire, du bétail.

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